Vive la grève générale des travailleurs grecs !

L'ETAT ET LA REVOLUTION. V. LENINE
5. DESTRUCTION DE L'ETAT PARASITE
Nous avons déjà cité les passages correspondants de Marx sur ce point; nous allons les compléter :
"C'est en général le sort des formations historiques entièrement nouvelles, écrivait Marx, d'être prises à tort pour la réplique de formes plus anciennes, et même éteintes, de la vie sociale, avec lesquelles elles peuvent offrir une certaine ressemblance. Ainsi, dans cette nouvelle Commune, qui brise [bricht] le pouvoir d'État moderne, on a voulu voir un rappel à la vie des communes médiévales... une fédération de petits Etats, conforme aux rêves de Montesquieu et des Girondins... une forme excessive de la vieille lutte contre la surcentralisation...
"La Constitution communale aurait restitué au corps social toutes les forces jusqu'alors absorbées par l'État parasite qui se nourrit sur la société et en paralyse le libre mouvement. Par ce seul fait, elle eût été le point de départ de la régénération de la France...
"...la Constitution communale aurait mis les producteurs ruraux sous la direction intellectuelle des chefs-lieux de département et leur y eût assuré, chez les ouvriers des villes, les dépositaires naturels de leurs intérêts. L'existence même de la Commune impliquait, comme quelque chose d'évident, l'autonomie municipale; mais elle n'était plus dorénavant un contrepoids au pouvoir d'État, désormais superflu."
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Édito
Ce ne sont pas les démissions de quelques ministres en Grèce - un peu plus opportunistes que les autres du reste - qui changeront quoi que ce soit au processus de restrictions que l'État engage dans ce pays depuis un moment déjà. Ce, sous la pression des États européens, de la BCE et des marchés financiers réunis. Lesquels pourraient être taxés d'ingérence extérieure dans les affaires intérieures du pays, sans que cela ne nous froisse.
Mais, la réponse que les travailleurs se devaient de donner, à savoir  la grève générale et des manifestations de rue - rien moins que cela - est la seule qui soit à la hauteur de ce qui se prépare toujours et encore dans leur dos. C'est avertissement contre avertissement. Ou bien : match nul, la balle est au centre ! Bien malin qui pourrait donner le vainqueur.
Et, il faut bien reconnaitre que nos dirigeants à nous agissent eux aussi dans notre dos et de la même manière, quand ce n'est pas en notre nom, contre les grecs. C'est pourquoi nous aurions tort de regarder les travailleurs grecs, tout en gardant l'arme au pied.
Disons-nous le, la tentative d'imposer une austérité encore plus sévère n'est qu'un test grandeur nature de plus sur les capacités du gouvernement grec à faire rentrer les  impôts. Un diktat imposé par les requins de la finance qui nous pressurent par l'intermédiaire de leurs états. Si ça passe là-bas, se disent-ils, ça passera ailleurs aussi. Or, c'est ce qui reste encore à voir !
Car, si l'effet de surprise peut encore jouer en faveur des nantis, nous nous considérerons comme prévenus dorénavant. Les attendre de pied ferme serait encore mieux que de les laisser tirer les premiers. Souvenons-nous qu'en 1936 la bourgeoisie française était loin d'afficher une aisance financière, que la grève générale révèlera quelques semaines après avoir commencé.
Si ce n'est jamais de gaîté de cœur que les travailleurs décident de tout arrêter, au regard de l'histoire, il faut toujours que leurs exploiteurs les y poussent d'une manière ou d'une autre, quand ils ne s'en servent pas comme masse de manœuvre eux-mêmes. Mais une fois que les travailleurs sont en mouvement, ils ne s'arrêtent pas facilement. Une fois partis, se disent-ils, le mieux est encore d'aller jusqu'au bout et pour notre propre compte surtout.
Sans être des experts en matière de corruption, nous nous disons que ce pognon a bien été touché par quelques uns qui se terrent. Tandis que la population laborieuse n'en voyait pas la couleur. Et s'il n'a pas été dépensé entièrement, il doit encore être quelque part.
Alors, que le gouvernement grec cherche les responsables de ce marasme  en Grèce et ailleurs ! Puis qu'il les fasse recracher au bassinet ! Cet argent n'est assurément pas perdu pour tout le monde. Et, plutôt que de s'en prendre lâchement aux retraités, aux fonctionnaires, aux services publics etc., que ce gouvernement ait le courage de s'en prendre aux vrais responsables qui eux sont certainement plus solvables que les petites gens !
Et pourquoi n'entendons-nous pas F. Hollande là-dessus ? Les travailleurs grecs, comme ceux du printemps arabe, sentent-ils le mazout ? Se prépare-t-il, lui-même, à endosser à son tour ce rôle de fossoyeur de notre niveau de vie, pour peu que la pression des marchés financiers, des banques, du FMI, de la BCE etc. ne s'accentue ? De notre côté, nous sommes portés à le croire.
Vive la solidarité des travailleurs européens !