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Au rive gauche
9 décembre 2011

La démocratie bourgeoise fout le camp !

De certaines particularités du développement historique du marxisme
Notre doctrine, disait Engels de lui-même et de son célèbre ami, n'est pas un dogme, mais un guide pour l'action. Cette formule classique souligne avec force lénine-marx-et-sa-doctrineet de façon saisissante un aspect du marxisme que l'on perd de vue à tout instant. Dès lors, nous faisons du marxisme une momie difforme et mutilée, nous évacuons son âme vivante, nous sapons ses bases théoriques fondamentales que sont la dialectique, la théorie de l'histoire en tant que mouvement plein de contradictions et auquel rien n'échappe ; nous affaiblissons son lien avec les problèmes pratiques et précis de l'époque, susceptibles de se modifier à chaque nouveau tournant.
Or, de nos jours précisément, on rencontre très fréquemment, parmi ceux qu'intéressent les destinées du marxisme en Russie, des gens qui perdent de vue cet aspect. Pourtant, tout le monde se rend compte qu'en ces dernières années, la Russie a connu des bouleversements qui ont modifié à une allure et d'une façon vraiment déconcertantes la situation, le contexte social et politique dont; dépendent d'une manière directe et immédiate les conditions de l'action et, par conséquent, les tâches de cette action. Bien entendu, je ne parle pas des tâches générales et essentielles qui ne changent pas aux tournants de l'histoire, dès l'instant que ne se modifie pas le rapport fondamental des classes. Il est bien évident que l'orientation générale de l'évolution économique (et pas seulement économique) de la Russie de même que le rapport fondamental des différentes classes de la société russe ne se sont pas modifiés au cours, mettons, de ces six dernières années.
Mais les tâches de l'action immédiate et directe se sont très nettement modifiées pendant cette période, en fonction des changements de la situation sociale et politique concrète ; les mêmes aspects du marxisme, doctrine vivante, ne pouvaient pas dès lors demeurer au premier plan.
Pour plus de clarté, voyons quels furent les changements intervenus dans la situation sociale et politique concrète en ces dix dernières années. Il est aisé de constater que cette période se divise nettement en deux triennats : l'un se termine à peu près dans l'été de 1907, l'autre, dans l'été de 1910. Le premier triennat est caractérisé, du point de vue purement théorique, par une transformation rapide des traits essentiels du système politique de la Russie, l'allure de cette transformation étant très heurtée, avec des oscillations d'amplitude très forte dans les deux sens. La base sociale et économique de ces changements de la "superstructure" a été une action de masse, franche et imposante, comme on en voit rarement dans l'historié, action de toutes les classes de la société russe dans les domaines les plus divers (à la Douma, en dehors de la Douma, dans la presse, dans les syndicats, dans les réunions, etc.). >> Lire la suite

Le-verdictVoici, une fois de plus, un texte de Lénine qui va conforter plus d'un militants et qui firent mieux que résister au rouleau compresseur du stalinisme, en matière de marxisme tout du moins. Sans parler de ceux qui, au contraire, persistent à voir le marxisme comme une doctrine figée, qui se voudrait immuable tout en demeurant campée sur ses dogmes...
En lisant Lénine quelque peu attentivement, on voit bien, au contraire, que celui-ci le soumet en permanence, comme outil théorique d'analyse, à la compréhension de l'évolution des sociétés. Mais, aller donc faire boire un âne qui n'a pas soif !
Là n'est plus philosophiquement la question aujourd'hui, encore que... En revanche, celle du parti révolutionnaire ne manquera pas de se reposer très prochainement. Car, il ne suffit pas de se battre pour augmenter ses chances de gagner, ni même de limiter la casse. Les travailleurs grecs en font l'amère expérience. Sans parler des acteurs du printemps arabe, qui voient même revenir des anciens commis de leurs états. Et qui dit parti, dit forcément : sur la base de quel programme et avec quelle classe de préférence, n'est-ce pas ? Or, si quelques diverses choses n'ont pas changé, c'est bien celles-là. Point n'est besoin de lire dans le marc de café, ni vouloir inventer je ne sais quoi d'ailleurs. Il va nous falloir reprendre modestement les affaires là où nos valeureux prédécesseurs les ont laissées. Faute d'avoir pu faire davantage, nous n'en doutonscahiers-philosophiques pas.
Il se trouve simplement que l'évolution du capitalisme pourrait bien tout remettre à l'ordre du jour. À moins que nous ne soyons bornés, contrairement à Lénine. Qui, lui, ne se laissait pas divertir ni dévoyer par toutes les évolutions formelles. La force du marxisme est justement d'avoir résisté à toutes les évolutions du capitalisme, quand il ne les avait pas annoncées. Or, il faut être a priori anti-communiste pour réfuter cela. Et conséquemment être perdu pour la cause, elle-même.
Ce n'est en aucun cas la dramatisation actuelle de tous les médias qui me fait écrire cela, tout au contraire. De la crise on nous en rebat les oreilles depuis 1975, avec le fameux choc pétrolier et "la chasse aux gaspis". Alors qu'on le voit bien : ce n'est pas la crise pour tout le monde ! Quelque chose nous dit qu'il y a une bonne dose de propagande là-dessous. Histoire de nous faire accepter plus de sacrifices. Et puisque ça marche, on nous en ressert, jusqu'à ce que nous ayons les dents du fond qui baignent, dixit Coluche.
materialisme-et-empirio-critisismeIl est effectivement difficile de faire la part du vrai et du faux dans tout ce qui est dit. Ce d'autant plus qu'on ne sait rien de tout ce qui se trame dans notre dos dans tous ces sommets archi médiatisés. En revanche, tout le monde a encore en tête les négociations que le syndicat Solidarnosc menait, filmées en direct, avec le pouvoir. Des caméras de surveillance dans toutes les réunions, et pas seulement dans les chambres d'hôtel; où se réunissent les pilleurs de la planète, voilà une chose qui nous serait bien utile. De toutes façons, on voit bien où ils veulent en venir ! Une chose est de plus en plus certaine, Sarkozy fait campagne à coup de rencontres au sommet, puis de sauvetages successifs de la zone euros. Et, de ce fait, s'appuie davantage sur les épaules d'Angela Merkel que sur les militants de son propre parti et moins encore sur sa majorité parlementaire. Sans parler des marchés financiers qui, eux, s'invitent quotidiennement à la fête. C'est à se demander à quoi peuvent bien servir toutes ces élections dont on nous abreuve sans cesse. À nous leurrer !
De toutes façons, quelle que soient la couleur (rose ou bleue) des guignols qui sortent des urnes, nous subissons toujours la même politique. Une chose est claire : les travailleurs donneront un coup de balai dans tout ce vieux fatras parlementaire bourgeois complètement désuet.
Et créeront leurs parlements à eux (conseils ou soviets). Vive la démocratie soviétique !


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