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Au rive gauche
23 octobre 2011

Sans parti révolutionnaire, pas de révolution victorieuse !

bon_vieux_temps_livre"Moi, Nikanor Zatrapezny, j'appartiens à une antique et noble lignée de Pochekhonié. Mais mes aïeux étaient des gens tranquilles, effacés. Ils ne défendaient pas des forteresses, ni des villes-frontière, ne remportaient pas de victoires ni de triomphes… Pour finir, ils ne se couvrirent ni de gloire, ni de déshonneur. Cependant, aucun d'entre eux ne goûta le knout, ni ne se vit arracher, un par un, les poils de la barbe, ni n'eut la langue coupée ou les narines déchirées. C'étaient de vrais hobereaux établis au fin fond de Pochekhonié, qui prélevaient tranquillement les redevances sur leurs serfs... Parfois, il en naissait un tel nombre qu'ils tombaient au rang des pauvres ; puis, les Zatrapezny étaient décimés comme par un fléau : alors, les propriétés et les domaines de la famille se concentraient entre les mains d'une seule branche épargnée… Mon grand-père, Porfiri Zatrapezny, sergent de la garde, était l'un de ceux que la fortune avait gâtés... Mais il eut beaucoup d'enfants, deux fils et neuf filles ; ainsi mon père, Vassili Porfirytch, une fois qu'il eut donné à son frère et à ses sœurs leur part d'héritage, se vit redescendre au rang de hobereau moyen. Il songea alors à un mariage avantageux, et épousa Anna Pavlovna Gloukhova, — dans l'espoir d'une dot importante. Or, il se trompa dans ses calculs : comme la coutume le voulait chez les marchands, on le grugea... Une mésalliance, ce mariage l'était à tous les égards. Mon père, pour son époque, était un homme passablement instruit, ma mère, totalement inculte ; mon père n'avait aucun sens pratique, il aimait rêvasser, ma mère, au contraire, se cramponnait avec une force singulière aux aspects concrets de la vie… Néanmoins, grâce à l'extraordinaire aptitude au gain dont ma mère fit preuve, notre famille commença à s'enrichir rapidement, si bien qu'à l'époque où je vins au monde, les Zatrapezny étaient considérés presque comme les plus riches hobereaux du coin… Mon père lui-même, voyant l'accroissement de la fortune familiale, se résigna à ce mariage raté, et malgré sa mésentente avec ma mère, finit par se soumettre… A présent que je commence le récit de mon passé, il n'est pas inutile d'avertir le lecteur qu'il ne trouvera pas dans ce livre la description minutieuse de tous les événements de ma vie, mais seulement une série d'épisodes reliés entre eux, dont chacun constitue une histoire à part… Parfois, je parlerai en mon propre nom, parfois à la troisième personne, comme cela me sera le plus facile." (M. Saltykov-Chtchedrine)

resurrection_filmAyant entrepris la formation de jeunes futurs militants avec des camarades, en accord avec moi, dès la fin du 20e siècle et le début du 21e, je me tournai résolument vers la littérature européenne et mondiale d'avant, de pendant et d'après les révolutions. Et ne perdis pas mon temps, loin s'en fut (voir lire encore) ! Depuis l'avènement de la bourgeohistoire_ordinaire_livreisie, l'ère de "la révolution permanente" est ouverte. Mais, agir comme si nous pouvions nous passer des leçons tirées par nos anciens de même que d'un parti révolutionnaire, équivaut à jouer à colin-maillard avec nos ennemis de classe, qui eux sont des plus avertis et armés.
C'est plus que probablement ce qui manque encore à la jeunesse et aux travailleurs des pays arabes, qui eux se sont lancés dans la lutte contre leurs dictateurs. Lesquels manifestants et combattants sont en train de rouler pour "d'autres", quand ce n'est pas dans l'intérêt seulement des pays impérialistes. Qui se frottent déjà les mains et pourraient être les seuls à ramasser les marrons tirés du feu par les combattants.
Certes, toute révolution ne saurait se faire sans guerre civile. Mais, la guerre civile en elle-même ne signifie pas nécessairement qu'une révolution soit en train de s'opérer. Tomber un dictateur, avec l'aide des pays impérialistes, n'entraine pas nécessairement ni automatiquement la fin de toute dictature, militaire au demeurant. Kadhafi abattu, tous les yeux seront désormais braqués sur la Syrie ! Là où des enjeux internationaux d'une autre ampleur sont effectivement en jeu. Eu égard aux voisins Israéliens et Palestiniens, toujours en guerre. De ce fait, les Américains et l'OTAN hésitent encore à changer de "cheval !" En conséquence de quoi, ils ne vont pas se permettre rapidement ce qu'ils se sont autorisé impunément en Irak, en Afghanistan et en Lybie. Et puis, ces guerres coûtent cher aux budgets des États impérialistes, déjà surendettés par le sauvetage des banques et du système spéculatif mondial. En faillite, les états impérialistes continuent néanmoins à tirer des chèques sans provisions. Bonjour la banqueroute ! oblomov_livre
Intronisé seul candidat du PS maintenant, Hollande n'est pas très bavard à ce sujet. Dès lors qu'il s'agit des gros sous de la bourgeoisie, la pseudo différente droite-gauche s'efface, il n'y a plus que des larbins. Bien payés, certes, mais larbins tout de même. Uniquement là pour inaugurer les chrysanthèmes (dixit De Gaulle) ! Néanmoins, beaucoup de simple citoyens comme vous et moi se demandent où Sarkozy a-t-il pu trouver les 300 millions d'€ que "cette affaire libyenne" nous a coutés. Lui qui pleure "la michotte", racle les fonds de tiroirs, dès qu'ils s'agit de nos retraites, des assurances maladies, de l'éducation de nos enfants, des hôpitaux etc.
Fallait-il, au demeurant se créer une vitrine internationale, afin d'exposer le ruineux Rafale aux possibles acheteurs Brésiliens ou autres éventuellement ? Cet avion de combat, dont la fabrication n'est jusqu'ici financée (à prix d'or) qu'avec les deniers de l'État français. Sans parler du porte-avion nucléaire Charles de Gaulle (autre fabrication de prestige), dont l'État français ne sait que faire. Encore une victoire à la Pyrrhus, en somme. Car la domination du monde par les pays traditionnellement les plus riches de la planète a un coût que leurs concurrents, Chinois et autres, ne tiennent pas spécialement à partager. Dès lors, ce que l'État français sauve ici, il risque bien de le perdre là ! Le tout, en notre nom à nous, démocratie oblige !
Après l'indignation viendra la révolte !   >>  Lire encore

 

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