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Au rive gauche
15 octobre 2011

C'est plus que Montebourg n'en mérite.

les_maia_livre"La famille paternelle d'Eça de Queiroz était de tradition libérale. Son grand-père, Joaquim José de Queiroz e Almeida, était, comme son père, magistrat… Par tradition de famille, notre auteur était donc destiné à aller faire ses études de droit à Coimbra… De retour à Lisbonne, en août 1867, il continue à rédiger des feuilletons pour la Gazeta de Portugal. Ce sont des essais sur des sujets divers, des articles de critique littéraire, et même des contes. Le ton en est très exalté et très lyrique. Eça fréquente alors des jeunes gens épris de littérature, continue à lire les auteurs français : Balzac et Stendhal, Taine, Renan, Flaubert, Baudelaire, les Parnassiens, et Proudhon que lui révèle Antero… La littérature nouvelle doit, selon lui, avoir une fonction sociale et contribuer au progrès (c'est ce que disait Proudhon) ; mais Eça croit en même temps au déterminisme (comme Taine)… Eça avait-il, dès cette époque, lu Zola et, en particulier, la préface de la deuxième édition de Thérèse Raquin ( 1869) ?… De 1874 à 1888, il est consul du Portugal en Angleterre, d'abord à Newcastle (1874-1878), puis à Bristol (1878-1888). Son métier, maintenant, l'ennuie… Il va publier, dans les années suivantes, deux grands romans qui sont l'application de cette théorie : Le Crime du Padre Amaro et Le Cousin Bazilio. Le Crime du Padre Amaro, dont on possède trois versions (1875, 1876, 1880), nous fait pénétrer dans les milieux cléricaux de la petite ville de Leiria. C'est l'histoire d'un prêtre qui séduit une jeune fille et tue l'enfant de son péché. Ce roman, quoi qu'on en ait dit, ne doit absolument rien à La Faute de l'abbé Mouret, de Zola (la première édition de l'œuvre d'Eça est d'ailleurs antérieure au livre de Zola). Le Cousin Bazilio (1878) se passe dans la bourgeoisie de Lisbonne : Luisa, l'héroïne, est une jeune femme oisive à l'imagination exaltée. Sorte d'Emma Bovary portugaise, elle trompe son mari avec son beau cousin Bazilio : celui-ci l'abandonne, et elle traîne une existence lamentable, soumise au chantage d'une servante qui connaît son secret… C'est alors qu'Eça conçoit le sujet des Maia. Le milieu qu'il va peindre est précisément celui de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie auquel il est fier d'appartenir. L'orgueil que lui inspire son avantageuse position sociale explique peut-être en partie l'idéalisation de certains personnages : Afonso da Maia, l'aristocrate libéral, modèle de dignité et de "caractère", mais surtout Carlos da Maia, double "en beauté" d'Eça, son idéal dans l'ordre de la distinction... Eça de Queiroz domine l'histoire littéraire du Portugal et du Brésil, jusqu'à avoir marqué de son empreinte la langue... Il était donc urgent, par cette traduction des Maia, de faire connaître aux lecteurs français ce chef-d'œuvre de la littérature européenne." (Les éditeurs)

La_traviata_filmPour en terminer avec la non actualité de la semaine, nous dirons que Montebourg (la nouvelle bête médiatique au pseudo ton gaullien), s'avère n'être qu'un politicien aux petits pieds de plus, à l'instar des deux candidats qui demeurent en course. Alucien_lewel_1_livreprès avoir péniblement laissé planer un suspens (éventé et fabriqué) pendant quelques jours, nous l'entendîmes hier ménager artistiquement la chèvre et le chou. Tout en essayant de ne pas froisser la susceptibilité d'un électorat des plus volatils. En somme, la baudruche est déjà dégonflée, en moins de temps qu'il n'en fallut pour faire illusion. Dans la mesure où il s'empressa de se déclarer prêt à toutes les compromissions dès dimanche soir, avec le meilleur des deux. Si toutefois il y en a un!
Or, qu'avions-nous besoin de ce cirque électoral des primaires, pour apprendre ce qui était déjà couru d'avance ? À moins d'avoir des peaux de saucisses devant les yeux, tels les électeurs du PS qui eux ont déjà vendu la peau de l'ours Sarkozy, avant de l'avoir tué. Bref, de l'extrême gauche du P.S., où il aimait à se voir placer, par les journalistes, Montebourg a dérivé au centre de l'enjeu du barnum électoral de dimanche, s'il en persiste un. Tel Bayrou, dans la droite ! Autrement dit entre Aubry et Hollande qui eux s'arrachent ses anciens électeurs d'un jour ! Belle prise, n'est-ce pas ?
Pour peu que l'on ait vécu, nous assistons au même phénomène à chacune des nouvelles élections présidentielles. Il y a toujours le petit nouveau, sur lequel se jettent les journalistes, celui que personne n'attendait plus. Ce fut le cas de Juquin en 1988, de Rocard auparavant en 1969 etc. À moins que ce succès partiel anticipé, ne prive Arnaud d'un autre plus conséquent, ou non, dans quelques mois. S'il s'était présenté lui-même en 2012 ainsi qu'il l'avait annoncé, qui sait ? Sans doute poussé par sa concurrence dlucien_lewel_2_livreirecte avec Jean-Luc Mélenchon (l'autre chouchou des médias et du PCF), Montebourg est-il parti à l'aventure trop tôt. Mais, on ne peut avoir l'argent du beurre et le beurre en même temps. Boire ou conduire, il faut choisir !
Le voici désormais écarté de l'ascenseur électoral. Il ne lui reste plus qu'à souhaiter pouvoir monnayer son lâchage (annoncé) de ses électeurs. À moins que le vainqueur de dimanche soir estime ne plus en avoir besoin, ou ne puisse plus lui faire la moindre petite place parmi les membres de son équipe. Toutes et tous déjà à jouer des coudes, n'en doutons pas, afin d'accéder à quelques petites sinécures, si la victoire leur sourit en 2012. C'est ce que l'avenir nous dira !
Par ailleurs avec notre jeune correspondant, nous demeurerons dans ce que le 19ème siècle nous a apporté de mieux (voir lire encore). Siècle des dernières révolutions bourgeoises celui-ci, en contrepartie, verra la force collective du prolétariat se doter de ses premières organisations politiques, ainsi que d'une théorie révolutionnaire sans aucune autre pareille. À savoir : le marxisme révolutionnaire ! Sans lesquels les classes ouvrières ne pourraient débarrasser la terre entière du système capitalisme, devenu parasitaire et inique.
Vive la dictature démocratique du prolétariat !   >> Lire encore

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