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Au rive gauche
7 octobre 2011

Un coup de Marx et ça repart !

"Marx raconte comment nous entreprîmes tous deux..., de travailler en commun à dégager l'opposition existant entre notre manière de voir et la conceptionfin-de-la-philosophie-allemande idéologique de la philosophie allemande ; en fait, de régler nos comptes avec notre conscience philosophique d'autrefois... Le manuscrit était depuis longtemps entre les mains de l'éditeur, en Westphalie, lorsque nous apprîmes que des circonstances nouvelles n'en permettaient plus l'impression. Nous abandonnâmes d'autant plus volontiers le manuscrit à la critique rongeuse des souris que nous avions atteint notre but principal, voir clair en nous-mêmes..."
Sur nos rapports avec Hegel, nous nous sommes exprimés en diverses occasions... Nous ne sommes jamais revenus sur Feuerbach, qui constitue cependant à maints égards un chaînon intermédiaire entre la philosophie hégélienne et notre conception...
Entre-temps, la conception du monde de Marx a trouvé des partisans bien au-delà des frontières de l'Allemagne et de l'Europe et dans toutes les langues civilisées du monde. D'autre part, la philosophie classique allemande connaît actuellement à l'étranger une sorte de résurrection, surtout en Angleterre et en Scandinavie, et même en Allemagne, il semble qu'on commence à se fatiguer des éclectiques brouets que l'on sert là-bas dans les universités sous le nom de philosophie.
Étant donné ces circonstances, un bref exposé d'ensemble de nos rapports avec la philosophie hégélienne, de la façon dont nous en sommes sortis et dont nous nous en sommes séparés, me parut s'imposer de plus en plus. Et, de même, il m'apparut que nous avions encore à acquitter une dette d'honneur en reconnaissant pleinement l'influence que, pendant notre période d'effervescence, plus que tout autre philosophe post-hégélien, Feuerbach exerça sur nous. Aussi ai-je saisi avec empressement l'occasion que m'offrait la rédaction de la Neue Zeit en me priant d'écrire une critique du livre de Starcke sur Feuerbach... Avant d'envoyer ces lignes à l'impression, j'ai ressorti et regardé encore une fois le vieux manuscrit de 1845—1846. Le chapitre sur Feuerbach n'est pas terminé. La partie rédigée consiste en un exposé de la conception matérialiste de l'histoire, qui prouve seulement combien nos connaissances d'alors en histoire économique étaient encore incomplètes. La critique de la doctrine même de Feuerbach y faisant défaut, je ne pouvais l'utiliser pour mon but actuel. J'ai retrouvé, par contre, dans un vieux cahier de Marx, les onze thèses sur Feuerbach publiées en appendice. Ce sont de simples notes jetées rapidement sur le papier pour être élaborées par la suite, comme premier document où soit déposé le germe génial de la nouvelle conception du monde". 188 -  F. Engels

il-etait-une-fois-la-révolution-filmNous avons toutes et tous des images de révolution en tête : à commencer par celles du western ci-contre. Très peu, en revanche, n'ont un quelconque rapport avec celles que Marx se faisait de la future révolution socialiste mondiale victorieuse. C'est ainsi que bon nombre de coups d'état reçoivent abusivement le nom de révolution, dans les colonnes de la presse bourgeoise. Qui ne sont, bien souvent, que des révolutions de palais et encore. On prend les mêmes et on recommence... Sans parler de ce qui vient de se produire dans les ex-colonies françaises et anglaises, lors du Printemps arabe ! Ni omettre "la révolution du sieur Kadhafi...", lors du coup d'état qui l'amena au pouvoir. La publicité est elle-même, remplie de ces révolutions techniques et culturelles, qui bouleverseraient notre mode de vie. Hitler lui aussi, enfin, avançait caché sous le masque de "sa révolution nationale", c'est dire. On le voit, il n'y a guère de mots que la bourgeoisie ne tente de récupérer. Ceci dit dans certains contextes, l'idée d'un renversement total fait encore recette, quoiqu'en dise la propagande contre-révolutionnaire.
Or, sans procéder à une guerre de mots, ni couper les cheveux en quatre, il n'est néanmoins pas inutile de rappeler, quelques vérités, à ce sujet !
A quoi reconnait-on une situation révolutionnaire, sur le plan social ? Elle se caractérise par deux choses essentielles, la première : en haut, on n'en peut plus, la seconde : en bas, on n'en veut plus ! Association des genres qu'on ne trouve que rarement dans un siècle. Encore que cela ne suffise pas à faire de toute situation révolutionnaire une chance de libération définitive pour les opprimés de la terre. Il y faut encore, et avant tout, l'existence d'un parti révolutionnaire, qui se soit préparé pour donner la victoire et le pouvoir aux exploités. C'est à cette dernière condition que les révolutionnaires socialistes s'attachent, pour peu que le statu quo ne s'installe entre : la grande bourgeoisie et le prolétariat mondial.
Et puis il y a l'État (l'armée), dernier rempart de la contre-révolution à franchir. Écueil contre lequel tous les anarchistes du mondemanifestation-lip entier se brisent. Contrairement aux marxistes révolutionnaires, est-il besoin de le redire.
Bref ce qui se passe, conséquemment à l'augmentation des dettes étatiques à l'échelle de l'Europe et de l'Amérique, pourrait bien faire revenir de leurs illusions tous ces jeunes indignés, qui vont le devenir davantage encore. Lesquels ignorent encore tout des travaux des premiers révolutionnaires socialistes, mais pour combien de temps encore ? C'est précisément la rencontre des jeunes révoltés et du marxisme révolutionnaire qui caractérisa la France de 68. Au grand dam des sociaux démocrates (staliniens ou non) ! Tous les dirigeants de gauche actuels sortent du vivier gauchiste : tel M. Rocard ci-contre. À ce propos, pavée d'embûches, la primaire des candidats du PS pour 2012 fait penser à une parodie bien préparée, mais mal jouée. Une pantomime qui tendrait à nous faire oublier que le prochain président, s'il est de gauche, à toutes les chances d'endosser le rôle de Papandréou (socialiste et Sarkozyste grec) qui impose à son peuple les directives du FMI.
Et pendant ce temps-là la bourgeoisie, heureuse bénéficiaire de toutes ces mesures dans un cas comme dans l'autre, sait se faire oublier, si elle ne pleure pas la misère. Sois riche et tais-toi !
Belle prise ! (Mistinguette, dans quai des brumes). >> Lire encore

Commentaires
R
Le blog est une vraie bouffee d'oxygene et un club de lecture une excellente chose...<br /> au "coup de Marx et ca repart" j'ajouterai un rappel pou une troisieme condition au succes d'une revolution...Un Parti Revolutionnaire (si je me souviens bien) et c'est sur ce point qu'íl reste beaucoup a faire...
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