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Au rive gauche
6 octobre 2011

Le communisme, c'est l'abondance !

"L'histoire de l'Afrique australe a débuté en fait en l'an de grâce 1453 — et par des événements qui se déroulèrent dans un endroit fort improbable. Au capalliance-livre Saint-Vincent, à la pointe sud-ouest de l'Europe, un prince-moine du Portugal âgé de cinquante-neuf ans se réfugia dans son monastère sur le promontoire dénudé de Sagres et réfléchit à la tragédie qui venait d'accabler son univers. Il allait être connu dans l'histoire sous le nom d'Henri le Navigateur, ce qui insultait toute logique car il n'entendait rien à la navigation et n'avait jamais mis le pied sur l'un des vaisseaux de ses explorateurs.
Son génie était celui d'un visionnaire. En un temps où son univers étroit était circonscrit par la peur et l'ignorance, ces deux servantes du désespoir, il leva les yeux bien au-delà des confins de l'Europe et imagina des mondes attendant d'être découverts. Il avait étudié de très près les récits de Marco Polo et il savait que des civilisations existaient au loin, vers l'Orient, mais il était convaincu que partout où les hommes blancs de l'Europe — rebaptisée "chrétienté" — n'avaient pas posé les pieds, ces terres demeuraient à tous égards non découvertes, païennes et damnées. Son objectif était l'Afrique. Il s'était rendu par deux fois sur ce continent sombre et menaçant, si proche du Portugal : une fois en grand triomphe, à Ceuta, à l'âge de vingt et un ans ; la seconde fois à quarante-trois ans, à Tanger, pour une défaite honteuse. Ces terres l'avaient fasciné. Il avait déduit de longues études que ses vaisseaux — arborant tous son étendard, portant en blason la croix rouge du Christ — pourraient faire voile vers le sud le long de la côte occidentale de l'Afrique, contourner l'extrémité méridionale et remonter le long des côtes orientales pour atteindre les richesses de l'Inde, de la Chine et du mystérieux Japon. Il avait poursuivi cet objectif pendant quarante ans avec obstination et il continuerait jusqu'à sa mort, sept ans plus tard. Il n'était pas écrit qu'il réussirait de son vivant. Sa défaite fut l'Afrique. Il eut beau talonner ses capitaines, jamais ils ne firent de coups d'éclat. Certes, ils redécouvrirent Madère en 1418, mais il leur fallut seize années de plus avant de franchir les premiers caps du Sahara. Ils contournèrent le cap Blanc en 1443, et l'un des bateaux d'Henri s'aventura même un peu plus loin vers le sud, mais le problème restait entier. L'énorme masse de l'Afrique n'avait pas encore été contournée et, à la mort du prince, en 1460, les résultats étaient bien minces. Les remarquables voyages de Bartholomée Dias et de Vasco de Gama ne se produiraient que longtemps après le trépas du Navigateur." J.A. Michener

cleopatre-filmAujourd'hui, dans "ma correspondance" avec mon frère Abel nous en arrivons à La conception matérialiste et dialectique de l'histoire, de K. Marx. Une vision révolutionnaire de l'origine et des causes de tout ce qui existe. De l'évolution ensuite, ainsi que de la disparition de tous les systèmes. Conception dite marxiste qui est devenue la mienne, pour autant que je la comprenne. Par opposition à L'idéalisme et dialectique philosophique, d'Hegel, idéal réactionnaire s'il en est un.
Force m'est de reconnaitre que ce ne fut pas aussi facile d'y accéder, pour moi, que cela n'y paraît à première vue. Tant tout ce qu'on entend, lit et voit se trouve imprégné de la conception idéaliste dominante, dite aussi : déiste, métaphysiquement parlant. Laquelle voudrait qu'un esprit comparable au nôtre, ou quelques puissances extérieures à nous, aient présidé à l'apparition de la vie. Tout en promettant l'existence d'un supposé Dosso-Dossiau-delà éternel, à tous les opprimés de la terre.
Sans doute ai-je, par ailleurs, désiré remettre les pendules à l'heure, vis-à-vis des miens. Une manière à moi, psychologiquement parlant, de "re-perpétrer" le crime mythologique de Caïn, à l'encontre de son frère Abel. À la différence près que, dans le conte mythologique, c'est Caïn l'aîné qui tue le cadet. Contrairement à ce que je considère, symboliquement, avoir fait. Si je puis m'exprimer ainsi.
Or, si on revisite la mythologie d'un point de vue matérialiste, Caïn (forgeron) figurerait un nouveau mode de production plus sédentaire, celui des agriculteurs, des cités. À l'inverse d'Abel (une petite buée) le préféré des dieux, dit-on, qui représenterait le nomadisme, moins productiviste.
En conséquence de quoi, la signification de ce crime n'aurait rien à voir avec celle "du mal contre le bien", plus religieuse. Laquelle justifierait Le déluge divin ! Alors qu'au contraire, on peut penser à la victoire d'un mode de production supérieur, sur un autre. Au fond, une histoire de productivité.
Ceci écrit, non pas pour dire que rien ne change, que tout se perpétue, qu'il y aura toujours des richesTrintoret etc. Leitmotiv que l'on entend de la bouche de celles et ceux qui, par commodité et "logiquement parlant", considèrent mécaniquement parlant que le monde ne peut pas changer. Des propos d'individus découragés on le voit, de déprimés etc. En revanche, la réalité se charge de nous réveiller, ceux qui aspirent à la tranquillité et au statu quo, comme les autres.
En somme, l'histoire n'avance que par bons successifs et non pas en progressant linéairement parlant. Cela s'appelle des révolutions ! À la manière dont se succèdent les générations. C'est ainsi qu'un mode de production est toujours "gros" d'un autre, de celui qui va lui succéder. En se concentrant le capitalisme consomme de la propriété privée, sur laquelle il repose. Inscrivant à l'ordre du jour la disparition de celle-ci, ainsi que la sienne conséquemment ! Ce qui fit dire, à certains, qu'il n'y avait plus qu'à attendre que le fruit mûr ne tombe de lui-même. Or, l'histoire a aussi besoin d'un petit coup de pouce, parfois. Un mode de production sans la propriété privée des moyens de production, c'est le communisme. Vive le communisme !
>> Lire encore : suite et fin de ma lettre à Abel

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