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Au rive gauche
2 octobre 2011

A chacun un père est dû !

rituels_mysteres_rois_divinises_livreLe banquet royal et la divinisation : "Il semble bien que certains rites des banquets perses indiquent que les rois achéménides étaient considérés avec le respect que l'on porte aux dieux. Les banquets qu'offre le souverain à ses proches... ont toutes les apparences d'un rituel... La pratique des banquets royaux est également attestée à la fin de la période classique chez les rois de Carie... A Labranda, ils disposent de bâtiments (andrones) destinés à des cérémonies auxquelles participent les membres de la famille royale, avec le collège des prêtres et les personnalités du royaume. Ces repas sacrés, qui sont l'occasion de libations, procèdent, semble-t-il, d'une assimilation avec les banquets que les Achéménides tiennent... En fait, si les rois de Carie ont adopté les usages de la cour achéménide, il en va de même chez les roitelets de Thrace, au Nord de la Macédoine... Cela explique la richesse de l'orfèvrerie thrace... Si l'usage de ces banquets paraît provenir de Perse, il n'en est pas moins placé, souvent, sous l'invocation de Dionysos, lui-même de retour d'Orient...
Pourquoi le culte du souverain divinisé était-il associé à la notion de banquet royal ? En réalité, on est en présence d'un phénomène cultuel qui émerge durant la seconde moitié du IVe siècle et qui s'impose dans toute l'aire hellénistique...
Dans Le Banquet, par exemple, le symposion platonicien ne comporte qu'un simple éloge littéraire et philosophique, prononcé au cours d'un repas pris en commun. Mais, à la table des rois hellénistiques, le symposion est l'occasion d'une sorte de "communion" entre les personnes présentes... À l'instar des banquets dionysiaques, les convives participent de la présence hic et nunc du personnage divin qu'est le roi. Ils communient avec lui lors de libations... De ce rituel du symposion royal, on retrouve la trace tout au long de l'époque hellénistico-romaine... Il fait partie d'une liturgie propre à la divinisation des souverains. L'association du banquet sacré avec les formes emblématiques du culte est essentielle pour comprendre les cérémonies royales hellénistiques et l'émergence d'un type nouveau de religiosité...
Les banquets royaux correspondent donc à un programme très particulier, ainsi qu'à des rituels propres à tout l'Orient gréco-romain... Lorsque Démétrios Ier Poliorcète libéra Athènes des troupes de Cassandre (307), les Athéniens le reçurent et l'honorèrent, ainsi que son père, du titre de "dieux sauveurs" (théoi soteres). Ne disposant pas de palais, ils lui attribuèrent, comme demeure, la partie postérieure du Parthénon... Par là même, ils exprimaient son caractère divin... Car le roi, que les Athéniens comparent au Soleil...  habitent la demeure des dieux..." (Henry Stierlin)

Spartacus_Douglas_filmNous poursuivons aujourd'hui encore dans le même registre qu'hier, à savoir la correspondance que derechef je décidai un jour d'avoir avec l'aîné d'entre nous (en photo ci-contre, Abelau cours de la seule année qu'il passa en pension). En lieu et place certainement de ce type de communication avec notre père aussi idéale qu'impossible. Incapacité que nous reproduirons nous-mêmes avec nos propres enfants, est-il besoin de le dire ?
En vertu d'un fait, bien connu maintenant, qui veut que les fils ne s'entendent qu'afin de détrôner le père, ce perturbateur. Phénomène, aussi avéré qu'inconscient orchestré par la mère qui, forte de sa progéniture, s'empare définitivement du pouvoir. Forte de ses quatre premiers garçons successifs, notre mère n'échappera pas à la règle, loin s'en faut. Tandis que de ma position d'observateur (6ème), ce phénomène ne pouvait m'échapper tout en m'incitant à me trouver des substituts à ce père qui, vaincu désormais par les premiers de ses fils, me "tomba" dessus. Lesquels frères ne me laissèrent pas choir, fort heureusement.
Un tel scénario, plus fréquent que d'aucuns ne le reconnaissent, est loin de ressembler au tableau de la famille idyllique que l'on voudrait qu'elle soit. Or, avant de me tourner vers Abel, à qui je m'adresse en 2002, je reçus primitivement  l'appui de Marcel (le troisième), à qui je dois surtout d'avoir pu m'affranchir sans trop de dommages de la tutelle paternelle. Sa disparition prématurée ne manqua pas de me laisser orphelin, d'une certaine manière. C'est alors seulement que je me tournai en direction de l'aîné, qui nous protégeait tous des "foudres paternelles", d'une certaine manière. Lequel père réagissait aussi spontanément que vainement au changement de statut qui était désormais le sien. Ça gueulait chez nous, au grand dam de ma mère qui était tout, sauf innocente. Dans un certain sens, ce que nous considérerons comme le phallus familial avait changé de main. Définitivement !
Ça nous fit des vacances, sans que nous nous doutions un seul instant que le même sort nous attendChazot_crepusculeait, à notre tour. Cela dit non pas par fatalité aucune. Mais parce que c'est la tendance inconsciente et historique, contre laquelle tout père se doit de lutter, afin de ne pas "disparaitre" trop tôt et tout à fait en tant que tel. Et, pourquoi le taire, ne pas se résoudre à perdre la bataille du sexe.
Tout le monde, chez moi (mon village natal, au coucher du soleil ci-contre) soutiendra mordicus que les choses sont plus simples que cela. En premier lieu pour être tranquille, en second par pure commodité. À moins, enfin, que ce ne soit les deux à la fois et pour faire comme tout le monde. Ce qui, à proprement parlé, parait être la base de toutes pratiques et croyances religieuses, voir l'incise ci-dessus. Un rituel assure la continuité, qui perdure l'illusion infantile de l'immortalité etc. On le voit, par quelque bout qu'on la prenne, la critique de l'héritage (ou surmoi) légué par nos aïeux, mène tout droit à la critique du phénomène religieux, déiste ou non. Amen !   >> Lire : lettre à Abel (suite)


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