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Au rive gauche
31 août 2011

Dis-moi que je n'ai pas rêvé !

Remarque préliminaire
"En tentant de présenter ici l'interprétation du rêve, je ne crois pas avoir débordé le cadre des intérêts neuropathologiques.oeuvre_completes_freud_livre Car le rêve se révèle être, à l'examen psychologique, le premier maillon dans la série de formations psychiques anormales dont, entre autres maillons, la phobie hystérique, la représentation de contrainte et la représentation délirante doivent nécessairement occuper le médecin pour des raisons pratiques. Le rêve ne peut prétendre - comme on le verra — à une significativité pratique semblable ; mais sa valeur théorique comme paradigme est d'autant plus grande, et celui qui ne sait s'expliquer la genèse des images de rêve s'efforcera en vain de comprendre aussi les phobies, les idées de contrainte et les idées délirantes, éventuellement d'exercer sur elles une influence thérapeutique.
Mais la même corrélation d'où notre thème tire son importance doit être rendue responsable aussi des carences du présent travail. Les plages de rupture que l'on trouvera si abondamment dans cette présentation correspondent à autant de points de contact où le problème de la formation du rêve empiète sur des problèmes plus vastes de psychopathologie qui ne pouvaient être traités ici et auxquels, si le temps et la force suffisent et si un matériel supplémentaire vient à s'offrir, des travaux ultérieurs devront être consacrés. Certaines particularités du matériel dont je me suis servi pour élucider l'interprétation du rêve m'ont par ailleurs rendu cette publication difficile. Il se dégagera de ce travail lui-même la raison pour laquelle tous les rêves racontés dans la littérature ou susceptibles d'être collectés auprès d'inconnus ne pouvaient qu'être inutilisables pour mes fins ; je n'avais le choix qu'entre mes propres rêves et ceux de mes patients en traitement psychanalytique. L'utilisation de ce dernier matériel m'était défendue par cette circonstance qu'ici les processus de rêve étaient soumis à une complication non souhaitée, due à l'immixtion de caractères névrotiques. Mais il s'avéra qu'à la communication de mes propres rêves était indissolublement lié le fait que sur les intimités de ma vie psychique j'en livrais davantage aux regards étrangers qu'il ne pouvait m'agréer et qu'il n'en incombe d'ordinaire à un auteur qui n'est pas poète, mais chercheur dans les sciences de la nature. Cela était pénible, mais inévitable ; je m'y suis donc plié pour ne pas être obligé de renoncer complètement à faire la preuve de mes résultats psychologiques..." 1900 Freud

Train_de_vie_filmLe début des années 70 restera incontestablement marquées par l'offensive du roi de Jordanie en septembre contre les Palestiniens désormais sans patrie, depuis 1948 date de la création de l'état d'Israel. Que l'on ait été nationaliste ou non, ce massacre suivi de l'expulsion vers le Liban de tous les survivants, marquera à jamais nos consciences politiques. Un des nombreux "crimes contre l'humanité", perpétrés dans le plus grand silence des nations dites civilisées, souvent complices. Elles-mêmes toujours promptes à dénoncer les atteintes à leurs propres intérêts, disséminés dans le monde entier. Quand elles ne voyaient pas l'avancée du communisme partout, derrière chaque mouvement de résistance nationale ! À l'instar de la campagne anti-terroriste, aujourd'hui !
Personnellement, c'est au cours de ces années-là que je commençai un parcours militant qui allait m'emmener très loin de mes premiers pas en politique. De militant chrétien de gauche au départ, je me dirigerai insensiblement mais sûrement vers le marxisme, seule théorie révolutionnaire pour la lutte victorieuse des classes laborieuses du monde entier. Sans que cela ne me prédispose à m'intéresser d'un peu plus près à une autre théorie, à savoir : la psychanalyse très en vogue cependant, dans ces années postsoixanthuitardes. L'influence de celle-ci ne dépassait pas le milieu de la petite-bourgeoisie intellectuelle, il est vrai. C'était sans doute-là le principal obstacle pour moi, qui baignais encore au sein de la classe ouvrière, ou qui venais tout juste d'en sortir.
"Fort" de mes préjugés, je résistais à tout ce qui de près ou de loin tentait de donner une explication à nos dérives inconscientes. En somme, c'était ma période du tout collectif ! Sur laquelle je reviendrai, pas à pas, lorsqu'il s'est agi pour moi de travailler dans le milieu éducatif spécialisé, d'une part. Puis, d'autre part, dès l'instant où je me suis occupé de former de nouveaux militants, au grand dam de mes dirigeants, hélas ! Lesquels étaient absolument opposés à toute approche ou théorie de l'individualité et petite-bourgeoise par définition. Tombé de Charybde en Scylla, j'en vins cependant à faire en sorte que ces deux théories augmentent d'autant mon efficacité. Sans les opposer, par principe, car elles ne s'excluent nullement sans forcément se compléter davantage. Contrairement à ce qu'en pensent leurs irréductibles adversaires antitout. Qui, aveuglés par leur haine de tout ce qui touche à l'opacité, tirent à boulets rouges, indistinctement ou conjointement sur le marxisme et la psychanalyse. Ce qui est bien leur droit, d'autant plus que la diffusion des idées n'échappent pas davantage au marché capitaliste que le reste. À partir du moment où il y a des acheteurs, il y aura toujours un éditeurs pour éditer puis promotionner n'importe quel livre que ce soit. En cette période de décadence, les "livres noirs" se vendent comme des petits pains ! Quant à savoir si cela nous avance en quoi que ce soit, c'est une autre question ! Personne, ni aucune théorie, n'est éternelle. Ce n'est pas moi qui dirai le contraire. Mais, céder un peu facilement à la tentation de tout jeter par-dessus bord, ça c'est encore une autre affaire. >> Lire encore


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