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Au rive gauche
17 juin 2011

Les faits sont têtus ! Lénine

"On ne peut pas parler de la grosse bourgeoisie comme d'une force révolutionnaire : tout le monde est d'accord là-dessus. Les industriels lyonnais,La_r_volution_permanente_livre par exemple, jouèrent un rôle contre-révolutionnaire même pendant la grande Révolution française, qui fut une révolution nationale au sens le plus large du ternie...
Les jacobins s'appuyèrent sur la démocratie des villes, sortie des corps de métiers. Les petits artisans, les patrons, les compagnons et les citadins, qui étaient intimement liés avec eux, composèrent l'armée des sans-culottes révolutionnaires qui forma la base des Montagnards. C'est précisément cette masse compacte de la population des villes, formée à la dure et longue école des corporations et des métiers, qui eut à porter tout le poids du bouleversement révolutionnaire... La création de conditions « normales » d'exploitation capitaliste fut le résultat objectif de la révolution. Mais le mécanisme social du développement historique fut tel que ce fut la populace, la démocratie de la rue, les sans-culottes, qui créèrent les conditions de la domination de la bourgeoisie. Leur dictature terroriste dégagea la société bourgeoise des décombres ; ensuite la bourgeoisie parvint à exercer sa domination, après avoir renversé la dictature de la démocratie petite-bourgeoise... Quelle serait chez nous cette classe sociale qui aurait à faire la courte échelle à la démocratie bourgeoise révolutionnaire, qui l'appellerait au pouvoir et lui assurerait la possibilité d'accomplir une œuvre grandiose, tout en ayant le prolétariat comme opposition ?...
Le capital étranger a afflué chez nous par le canal des emprunts d'État, et par les voies de l'initiative privée. Il a rassemblé autour de lui l'armée du prolétariat industriel sans laisser à l'artisanat le temps de naître et de se développer. Résultat de cet état de chose : au moment de la révolution bourgeoise, un prolétariat industriel d'un type social très élevé se trouve être la force principale dans les villes...
De même que la démocratie petite-bourgeoise des villes se mit à la tête de la nation révolutionnaire pendant la grande Révolution française, le prolétariat, cette seule démocratie révolutionnaire de nos villes, doit trouver un appui dans les masses paysannes et monter au pouvoir, si la révolution est au seuil de la victoire."
L. Trotsky 1907
La_cerisaie_filmLorsqu'il me vit apparaitre sur youtube, dans la vidéo de ma dernière interview, un ami et beau-frère m'a avoué qu'il avait pensé au look de ces Japonais qui, 30 ans après la guerre, ressortaient hirsute de leur ile déserte sur laquelle ils étaient demeurés cachés, tout surpris d'apprendre que le conflit était terminé ! Sans doute il y a-t-il un peu de vrai dans tout cela ! Il est exact que tenir actuellement le discours, qui fut le mien, fait quelque peu passéiste, ringard même ! Non seulement en termes de terminologie, me faut-il ajouter. Alors que la société contre laquelle s'insurgent les "indignés" (ainsi qu'ils se nomment) et autres révoltes arabes, n'est pas fondamentalement différente de celle que combattirent des générations de révolutionnaires et d'ouvriers auparavant. À moins qu'elle ne soit que plus décadente.
Réalité sur laquelle les candidats au BAC furent invités à disserter hier ! "Peut-on avoir raison contre les faits ?", leur a-t-on demandé. Pour nous autres matérialistes la réponse est claire, c'est non ! Encore qu'il faille aujourd'hui s'accorder sur ce qu'on appelle un fait. Le virtuel et le réel ne se confondent-ils pas, en ces temps que nous qualifierons "de l'image" ?
Toutefois, revenons une fois encore sur cette grève de 1967 à Rhodiacéta de Besançon. Laquelle condamnera plus que probablement l'usine. Car les capitalistes ont la dent dure pour celles et ceux qui osent se rebeller contre l'exploitation. Les ouvriers de l'usine Lip l'apprendront eux-aussi à leurs dépends, quelques années plus tard.
Ceci dit sans qu'il y ait systématiquement mort d'homme, dans les pays dits développés tout du moins. Or, tout se paie, a t-on pour habitude de dire ! La liberté et la dignité, comme le reste.
Il se disait énormément de choses, aussi péjoratives les unes que les autres, sur le compte des dirigeants (et négociateurs forcément) de cette lutte demeurée légendaire. La rumeur laissait entendre qu'il pouvait y avoir eu un arrangement entre les différentes parties, à savoir : syndicats et patronat. Sans que ceci n'émane forcément que des ouvriers hostiles à la grève, loin s'en faut. Car il se constitue toujours un noyau dur et irréductible chez les plus déterminés, au fur et à mesure que se déroule le bras de fer engagé avec la direction. Des jusqu'auboutistes que seule la satisfaction totale des revendications satisferait. Et puis il y a la direction, laquelle applique un dicton bien connu qui veut que la vengeance soit un plat qui se mange froid ! Bref, des comptes se réglèrent longtemps après.
Hier, dans la pièce jointe, nous rendions un dernier hommage à Michel un de mes amis et camarades de ces années agitées. Aujourd'hui nous "rendrons" à César (Lucien, le bien nommé) ce qui lui revient, c'est-à-dire au véritable dirigeant de ce mini mai 68 local, avant l'heure. >> Lire encore

Commentaires
A
Cher Etienne.<br /> Ce que tu fais là, avec une régularité d’horloge, porté seulement par des aides techniques compagnons bénévoles et courageux, est impressionnant. Nous apprécions ce mélange de culture littéraire, cinématographique, historique, économique, et politique, cette composition d'expériences personnelle, fruit d'un long militantisme, d'une inébranlable conviction dans un avenir de l'homme libéré de la servitude. Dans ces analyses pertinentes cachées sous le bon sens, nous retrouvons une culture ouvrière profonde, celle qui animait au début du siècle dernier, ces générations d’ouvriers érudits. Cordialement.
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