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Au rive gauche
1 juin 2011

Il était une fois...

Parti et syndicats
mouvement_communiste_france_Trostky_livre"La politique qui transforme les syndicats en une seconde édition à peine augmentée du parti ou fait d'eux son appendice n'est que sottise et crime. Il est tout à fait légitime qu'un parti ouvrier révolutionnaire cherche à conquérir une influence dans les organisations syndicales. Sinon, il se condamnerait à un vain bavardage prétendument révolutionnaire. Mais il doit le faire par des méthodes qui découlent de la nature même des syndicats et concourent à les renforcer en amenant à eux des éléments nouveaux, en accroissant les effectifs, en contribuant à élaborer de bonnes méthodes de lutte contre le patronat. L'ouvrier voit d'abord dans le syndicat un instrument de défense contre l'exploitation patronale qu'il subit. Pour l'amener au syndicat, l'y retenir et l'entraîner plus loin ensuite, en développant chez lui la conscience de classe, il faut d'abord que la direction syndicale se montre capable de le bien défendre dans le domaine des revendications immédiates : salaires, journée de huit heures, vexations ou brutalités de la part des patrons et de leurs auxiliaires, formes variées de la rationalisation capitaliste. La méthode qui consiste à ne donner aux ouvriers en grève, pour toute pâture, que d'ennuyeux discours sur l' "imminence" de la guerre, ne peut avoir, dans tous les domaines, et pour tous les ouvriers, comme pour le parti et la GGTU, que des conséquences désastreuses. Elle révèle une incompréhension absolue du travail à accomplir et l'illusion qu'on peut atteindre tout de suite un but auquel on ne peut en réalité parvenir que par de longs et tenaces efforts.
Le résultat, c'est le tableau que nous avons sous les yeux. Dans la mesure où le parti communiste étend son influence sur une organisation, cette organisation s'affaiblit. Le parti communiste a conquis l'ARAC Mais, quand il l'eut conquise, elle était moribonde. Il en est de même avec la CGTU Certes, celle-ci est plus résistante, elle a heureusement la vie dure et une mauvaise politique ne peut suffire à la détruire. Mais ce qu'on peut bien faire, c'est réduire ses effectifs, démoraliser ses membres, les rendre méfiants à l'égard d'une direction qui se trompe sans cesse et sans cesse recommence, et c'est précisément ce qu'a fait le parti communiste au cours de ces dernières années.
La conséquence de tous ces zigzags, c'est que les notions les plus claires et les plus justes sont maintenant obscurcies. On n'a pas avancé vers la solution de fait d'une seule question importante. On a même perdu beaucoup de terrain. Mais la question demeure. La résoudre sans se rappeler les fautes essentielles de la Commune et sans tenir compte de l'immense expérience de la révolution russe, c'est se priver des données les plus sûres et préparer de nouveaux désastres." Léon Trotsky

Interview d'Étienne Courgey par des étudiants des Beaux arts de Besançon
Espace culturel baptisé "La Rodia" à proximité de l'ancienne unise Rhodiaceta
Si on m'avait dit un jour que des étudiants souhaiteraient m'interviewer, au sujet de mon passé au sein de l'usine Rhodiacéta ainsi que sur mon militantisme, j'aurais signer des deux mains. Ne serait-ce que pour la reconnaissance sociale et individuelle que cela implique.
Bref, des étudiants de l'école des beaux-arts de Besançon recherchaient d'anciens militants ayant travaillé à Rhodiacéta, usine renommée du fait de la grève de 1967. Ils recherchaient des ouvriers plus connus pour avoir appartenu au Parti Communiste Français, ou à quelques organismes plus culturels tels que le CPPO ou les groupes Medvedkine etc.  
Bref, sans correspondre tout à fait à cette nomenclature, il m'apparut que j'avais d'autres choses à dire que ces militants de la gauche officielle. Et je m'y efforçai, sans connaitre au préalable les questions qui me seraient posées.
Pour moi, il n'était pas question de présenter les ouvriers comme de pauvres malheureux ou des bêtes de somme que seul l'accès à la culture bourgeoise pouvait soulager de leurs misères.
Du point de vue de la dignité, me disais-je, la classe ouvrière n'a rien à envier aux autres classes de la société, tout au contraire. Ce fut mon credo !
Fort d'avoir milité dans les rangs d'une organisation révolutionnaire, depuis mon départ de cette usine, j'eus la chance de considérer différemment le rôle historique de la classe ouvrière, ainsi que la place que celle-ci occupe dans la lutte politique.
Pour moi, il s'agissait de rendre à César ce qui lui appartenait, et ne pas accorder plus de vertus au militantisme quel qu'il soit, qu'il n'en mérite. Contrairement aux militants réformistes, toutes tendances  confondues, qui ne voient les ouvriers que comme des individus incapables de s'émanciper par eux-mêmes.
Sans jeter aux chiens la culture bourgeoise, il ne s'agit pas pour autant d'en faire la tarte à la crème de toute émancipation. Laquelle ne peut pas être que culturelle d'abord, pour un matérialiste qui se respecte tout du moins.
La culture bien comprise, me disais-je, doit rendre tout individu plus fort, plus à même de comprendre les autres, le passé, le présent ainsi que l'avenir. En résumé, elle ne peut être que partisane et de classe !
Peut-être est-ce l'aspect de mon intervention qui me parut la moins accessible à ces jeunes, pour qui le travail se résume à une simple activité salariée. Sans se soucier de savoir si elle est créatrice de richesses nouvelles ou non ! Nous y reviendrons.
Et puis, il y a cette capacité presque infinie de la bourgeoisie à s'acheter tout ce qui représente un intérêt ou un danger pour elle. Autre thème qui fera l'objet de nos prochaines discussions.

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