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Au rive gauche
17 mai 2011

La chienlit, c’est lui !

Mai-juin 1968
"Au début de 1968, des incidents commencent à l'université de Nanterre, qui est fermée ; l'agitation se porte sur la Sorbonne, occupée le 3 mai ; la manif_jeunespolice intervient et arrête de nombreuses personnes, ce qui déclenche des manifestions violentes dans le Quartier latin. Manifestations, occupations de locaux, répression et violence vont se propager. De nombreuses barricades sont dressées dans la nuit du 10 au 11 mai, très vite prises d'assaut par les C.R.S. Il y a des centaines de blessés et des dégâts matériels très importants.
Dans les bâtiments occupés règne la libération de la parole ; on refait le monde et la société dans une ambiance d'exaltation contestataire et souvent anarchisante. Une journée de grève nationale avec de grandes manifestations, réunissant étudiants et salariés, a lieu le 13 mai, les occupations spontanées d'usines commencent peu après et se généralisent très rapidement (le nombre des grévistes a été estimé à 10 millions). De Gaulle annonce le 24 mai un référendum pour réformer «des structures étroites et périmées», ce qui est très vague et correspond surtout à une nouvelle demande de confiance à sa personne par un "oui massif".
Le 29 mai, le président est introuvable, il est en fait allé consulter le général Massu à Baden-Baden, il semble tenté par la démission mais reprend l'initiative le lendemain : il diffère le référendum, condamne la "subversion" et annonce la dissolution de l'Assemblée nationale.
(Mai 68/mai 78, éditions Seghers)


the_dreamers_filmConséquemment à la quasi disparition de la presse, Mai 68 fut une période au cours de laquelle les gens se parlèrent, comme ils ne l’avaient pas fait depuis bien longtemps. La rue et les cafés étaient devenus par défaut des lieux de rencontres et de rendez-vous. Des couples se firent et se défirent, comme dans toutes les situations de ce type. Sans raser les murs, comme en 1936, les bourgeois se faisaient rares et discrets surtout. Tout bougeait !
Ceci étant, il est impossible d’évoquer Mai 68 sans accorder quelques attentions à l’homme politique qui avait concentré toutes les oppositions sur sa personne, à savoir : De Gaulle.
"Revenu" aux affaires de la bourgeoisie en 1958, à l’occasion de ce qu’il faut bien appeler un coup d’état, De Gaulle menait celles-ci tambour battant. Homme d’état providentiel et populiste, il commençait par irriter beaucoup de monde, bourgeois compris. Car la bourgeoisie n’aime pas plus que ça être commandée. Elle veut faire ses "petites affaires", advienne que pourra ensuite.
Se prenant pour la France en personne, De Gaulle organisait référendum sur référendum ! Mettant au pas l’assemblée nationale, tout en réservant la portion congrue aux politiciens, toujours prêts à se compromettre pour un plat de lentilles. Lesquels ne voyaient pas d’un mauvais œil le coup de main que les "fils et filles de la bourgeoisie" aidés des travailleurs étaient en train de leur donner ! Et si de Gaulle résista à la vague soixantuitarde, il quittera néanmoins ses fonctions l’année suivante.
Il avait fait le boulot pour lequel la bourgeoisie l’avait plébiscité, à savoir : arrêter la sale guerre d’Algérie. Et, pour l’occasion avait concentré les institutions d’une république trop "dépendante" des petits calculs des politiciens, dont l’assemblée nationale regorge.
Aujourd’hui les barons de la banque ou de l’industrie pèsent davantage que les députés sur le gouvernement, quant ils n’y sont pas cooptés directement eux-mêmes. C’est ce qu’ils appellent "moderniser la France". >> Lire encore


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